Le Lien du Sang (Acte 1)

« Ne fait rien d’insensé mon cher mari. Ne préfères-tu pas que je me rende moi-même au Sanctuaire ? Après tout, tu as encore beaucoup à faire lorsqu’il ne me reste presque plus rien à accomplir. »  Avait déclaré la Reine des Titans alors qu’elle posa un regard inquiet en direction de son Mari.

«  J’ai tenu ma parole envers Seiya de Pégase.  Tu devras t’occuper des deux Jumeaux en mon absence. Tu sais quoi faire. Il ne te faut pas avoir peur car j’ai bien plus d’affection pour la Fille de Métis que pour le reste de notre Descendance. Pour autant, tu sais très bien pourquoi je dois m’entretenir avec elle. » Avait répliqué sereinement Cronos de son éternel air absent et neutre.

«  Elle ne te portera guère dans son cœur. Tâche de faire des efforts : tu sais bien que cela est dans notre intérêt à toutes et à tous. »  Avait poursuivi sereinement Rhéa alors qu’elle enlaça tendrement son Frère et son Mari à la fois.

« Ne t’inquiètes donc point ma tendre et bien aimée. Tout se déroulera pour le mieux, je t’en fais le serment. » Avait conclu Cronos en la serrant contre lui avant de s’en séparer et de se diriger vers le Sanctuaire.


Cronos s’était dirigé vers l’entrée de son Domaine. Avant de la quitter, il jeta un dernier regard à sa femme puis inclina la tête en souriant paisiblement avant de partir à la rencontre d’Athéna. Était-ce vraiment une rencontre à haut risque ? En ce qui concernait le Roi des Titans, il ne s’agissait rien de plus que d’une première rencontre avec une Divinité Olympienne qu’il respectait à défaut de grandement apprécier. De toute manière, seul comptait ses objectifs : si d’autres divinités ne représentaient pas une menace pour ses plans, il n’avait aucune raison de vouloir les combattre. Par contre, si certains envisageaient de se mettre en travers de son chemin, il n’aurait absolument aucune pitié. À présent, alors qu’il apparaissait non loin du Sanctuaire, il optait pour une longue toge blanche cérémonial afin de bien démontrer qu’il ne venait pas en Être Conquérant. Il se mouvait avec aisance et détermination vers les limites de l’entrée du Domaine d’Athéna. Puis, il ferma les yeux et développa son aura divine pour se manifester : elle n’était pas agressive, elle était ancienne et résolue. Par ce fait, il s’assura que la Déesse se trouvait bien ici, accompagné d’une autre divinité qui lui arracha un très bref sourire bien mystérieux. Ce mince rictus disparut alors qu’il attendit patiemment qu’on l’accueille.    

Voici donc les trois premiers chevaliers qui arrivaient en face d’un Cronos au visage fermé et inexpressif. Il ne se montrait pas agressif. Un mystérieux sourire s’afficha lorsqu’il observa les trois chevaliers de bronze.

«  Je me nomme Cronos, je suis le Roi des Titans, je suis venu converser avec la Fille de Métis. » Se présenta-t-il par le biais d’une voix à la fois sereine mais complètement insensible.

Il les considéra pendant un long moment silencieusement.

«  Je suis venu seul. Aucun de mes Serviteurs ne m’accompagne. Je ne porte pas ma Sôma. Donc il ne sert à rien de craindre ma présence car je n’ai nulle intention de vous envahir. »  Poursuivit Le Seigneur des Divinités Anciennes.

Il ne bougeait pas et se contentait de rester à sa place lorsqu’il leva les yeux en direction du Sanctuaire, son sourire s’élargissant  un court instant sur un visage neutre, symbolisant une certaine forme de satisfaction cependant.

«  Ceux qui ont défié les Dieux par le passé, s’inscrivant dans l’Histoire du Temps comme des Héros, auraient-ils peur de ma présence ? » Leur demanda-t-il en penchant la tête sur un côté, mimant une feinte surprise.

Shiryu n’avait jamais pu rencontrer de « divinité dans son genre ».

« Shiryu du Dragon. Seiya de Pégase est en mission actuellement. Souhaites-tu que je lui transmette un message de ta part ? » Demanda-t-il calmement.

Pourtant, il avait ses raisons de se méfier du Roi des Titans. Ne dit-on pas qu’il fallait toujours se méfier de l’eau qui dormait ? Cependant, le Père des Olympiens ne montrait aucun signe sur son visage. Impassible, il observait la scène avec une prise de distance semblable à un Dieu au sommet d’une grande montagne observant des petits oisillons jacasser sur le sol. Il ne prit même pas le soin de les répondre et les ignora royalement tandis que son regard se porta au loin. Un cosmos bien plus intéressant, une aura plus reconnaissable apparut.

Abel fit son apparition en compagnie du Guerrier Divin Alberich de Megrez. Celui-ci passa à côté de ses compagnons et posa un genou à terre sous le regard distant de Cronos. Cronos observe cette scène avec une pointe de mépris alors qu’il passa à ses côtés, l’ignorant royalement avant de s’arrêter derrière lui et de tourner la tête en le regardant.

« Je saluerai Alberich 1er du nom de ta part. Il sera certainement ravi d’apprendre que celui qu’il surnomme comme la Honte d’Asgard est au service de la Fille de Métis et qu’il est le Conseiller du Dieu-Soleil Déchu. » Déclara Cronos en détournant lentement le regard vers Abel.

« Salutation à toi Dieu-Soleil Déchu. C’est un plaisir de te revoir. Le comportement de tes chevaliers ne me dérange aucunement. Et, si cela te rassure, je ne prends pas ombrage des menaces proférées par Tenma de Pégase car je mets ceci sur le compte de l’impulsivité légendaire des Détenteurs des Armures de Pégase. » Commença le Seigneur des Titans, d’une voix tout à fait neutre. Puis…

« Je te laisse m’accompagner auprès de la Fille de Métis et je n’ai nulle question à te poser. » Conclut Cronos en suivant Abel, prêtant une attention feinte à ce qui se passait entre le Dragon et l’Asgardien, se souvenant de l’ancien Chevalier de Pégase.