Rhéa à la recherche de Marine

Rhéa était enfin venue sur les terres d’Albanie en Europe. Elle avait usé de son influence pour que son animal de compagnie reste avec elle, allant même jusqu’à soudoyer l’esprit des humains qu’elle jugeait un peu trop rébarbatif.  Elle se trouvait maintenant dans la capitale de l’Albanie, Tirana.

Qu’importe ce que pouvait penser ou imaginer l’esprit humain perverti car elle faisait ce qu’elle voulait. Surtout, elle n’avait guère de temps à perdre car elle voulait retrouver au plus vite Marine de l’Aigle.  Elle arpenta les rues de la ville alors que le lion la suivait silencieusement à ses côtés, tel un animal docile et domestiqué. Elle laissa son aura divine affluer autour d’elle.

Comme à son habitude, elle dégageait cette impression de distance : si son mari avait décidé de nettement se radicaliser, Rhéa savait se montrer douce lorsque cela était nécessaire. Tout comme Cronos, elle n’avait qu’un simple souhait sur le court ou moyen terme : retrouver ses frères et ses sœurs et restaurer leurs gloires. Recruter des Initiés était une nécessité mais chacun des deux prendrait bien soin de choisir correctement qui serait à même de rejoindre leur rang selon un idéal bien établi. La convaincre serait une chose évidente et aisée lorsqu’elle pourrait s’entretenir avec elle.



   
   

Voilà une intervention humaine qui a le mérite d’arracher un mince sourire à la Reine des Titans. Elle devine aisément les actes de son mari mais la Souveraine n’est pas aussi en colère que son mari. Lorsqu’elle s’était réveillée pour la première fois, elle avait pu sentir toute la détermination de son époux dans sa nouvelle quête. Elle savait bien que Cronos était bien plus dangereux lorsqu’il était motivé par son devoir envers sa famille et son peuple. S’il voulait alors révolutionner le monde, elle devrait alors se montrer, dans un premier temps, plus froide envers les évènements. Son Roi retrouverait sa sagesse et son intelligence mais, pour l’instant, il n’était rien de plus qu’une divinité incontrôlable.

Pour autant, elle ne devait pas montrer le même caractère que son Roi. Aussi, décida-t-elle de renvoyer son animal de compagnie vers son Sanctuaire en espérant apaiser la situation. De toute façon, il y avait des prêtres et des servants qui comprendraient la situation et qui sauraient bien s’en occuper. Elle se tourna vers le Lion et lui caressa la Crinière en souriant tendrement. Celui-ci émit un ronronnement puis ils se comprirent tous les deux du regard. Lorsqu’elle se redressa, l’animal tourna autour d’elle en se frottant à ses jambes, émit un rugissement, prouvant son appartenance, son allégeance et son rapprochement envers la Divinité. Puis, il recula et quitta la ville sagement direction le Sanctuaire des Titans, ne montrant aucune agressivité envers les gens de la ville.

« Bonjour Messieurs. La population n’avait rien à craindre de mon animal car, malgré ce que vous auriez pu penser, il était domestiqué et je suis en règle avec mes papiers. Pour autant, pourriez-vous peut-être me renseigner ? Je recherche une personne qui se nomme Marine. Elle est âgée de 16 ans, mesure 1,67 mètre et pèse 51 kg. Sa chevelure est rousse. » Déclara—t-elle calmement.

Rhéa soupira devant la perplexité de l’Homme. C’était à se demander à quoi servaient les institutions humaines à part profiter de leurs avantages ou de leurs incompétences. Elle quitta le groupe et se fonda dans la masse humaine jusqu’à ce qu’elle trouve, dans un journal, une annonce sur un élevage d’aigle non loin d’ici. Il y avait aussi un article sur le Musée de l’Aigle qui se trouvait en ville.

Elle décida, dans un premier temps, de ne pas quitter la ville et de se rendre au Musée de l’Aigle. Elle entra dans le lieu et se décida à chercher Marine.

Il n’y avait toujours aucune trace de Marine au musée. Elle avait cherché discrètement puis, à la fin, après s’être renseigné auprès du personnel, elle avait commencé à perdre espoir lorsque la lumière vint du Gardien du Musée.

«  Je ne sais pas si cette personne, que vous recherchez, se nomme Marine mais il y aurait bien une jeune femme qui correspondrait à votre description. Elle se nomme Sofia. De temps en temps, elle travaille occasionnellement à l’animalerie de chez ma fille. En tout cas, si elle ne se trouve pas très bavarde, au moins, sa compétence est très appréciée. Pour ce que ça coûte, vous pouvez toujours vous y rendre. Son magasin s’appelle « Au Plaisir des Animaux » et il se trouve  au niveau du centre-ville. Vous ne pourrez pas le rater. » Déclara-t-il.

«  Je vous remercie pour votre renseignement. À tout hasard, n’en sauriez-vous pas plus ? Car, si tel devait être le cas, je saurais me montrer plus que généreuse. » Poursuivit Rhéa alors qu’elle sentait que son interlocuteur lui dissimulait des choses.

«  Pas ici alors. Suivez-moi. » Répondit-il alors qu’il l’emmena dans son bureau et qu’il ferma la porte à double tour.

« 1000 billets ma pt’te dame. Ici et tout de suite. Après quoi, je vous révèle tout ce que je sais. Je ne sais pas qui vous êtes, je ne veux pas chercher à le savoir. Mais, j’ai le sentiment que nous allons pouvoir faire affaire ensemble. » Proposa-t-il d’une voix grave et solennelle alors que son regard, autrefois doux, se transforma en quelque chose de prédateur.

«  Et 2000 de plus si vous m’indiquez absolument tout ce que je veux savoir sans aucune forme de mensonge. Lorsque j’aurais trouvé ce que je désire, vous obtiendrez 2000 de plus pour services rendus. Néanmoins, je vous conseille fortement de ne pas abuser de ma prétendue gentillesse car vous risqueriez de connaître un destin bien plus infernal que dans vos pires cauchemars. Me suis-je faite bien comprendre ? » Demanda-t-elle alors que son regard devint si sombre que l’homme recula de plusieurs pas d’effroi. Puis, au bout de quelques instants d’un profond silence où l’homme se remit de ses émotions, il reprit la parole.

«  En ce moment-là, il y a un trafic d’animaux qui se fait dans la ville et ses alentours. On a l’habitude de ça mais, même la mafia locale du coin, semble avoir disparu. Des rumeurs disent que les trois quart ont été tué et que le reste est aux ordres d’un mystérieux personnage. On ne sait pas qui c’est.  Toujours est-il, qu’aux dernières nouvelles et d’après ce qu’il se dit, la source de tout ça viendrait du Eagle Country Center qui se trouve non loin du Mont Dajti. C’est tout ce que je sais… » Poursuivit-il alors qu’il se mura en un profond silence, semblant attendre quelque chose.

« Je suppose que vous craignez pour la vie de votre fille. Peut-être même, faites-vous partie de ce mystérieux groupuscule. Peut-être étiez-vous un ancien membre de la mafia locale, un rescapé qui souhaite vouloir en finir tout cela, prendre un nouveau départ etc etc… Cette conversation n’a jamais eu lieu et vous ne savez pas qui je suis. D’ailleurs, lorsque je sortirais d’ici, je ne vous connaîtrais pas. La seule fois, où nous aurons l’occasion de nous revoir, sera celle où je reviendrais vous voir pour vous punir ou vous récompenser. » Indiqua-t-elle alors qu’elle montra du doigt un tiroir du bureau des yeux.

Le Gardien du Musée l’ouvrit et les prunelles de ses yeux s’agrandirent d’abord d’étonnement puis de contentement. Ensuite, il se dirigea vers la porte, observa quelques instants qu’il n’y avait personne aux alentours puis signala la porte de secours à cinquante mètres sur sa gauche. Ils se séparèrent sans dire mot. Rhéa quitta le musée en direction de l’animalerie « Au Plaisir des Animaux » au centre-ville.




   
   

Les pleurs de la Jeune Humaine ne provoquaient aucune émotion dans les yeux de ma Souveraine des Titans. Pourtant, elle se montrait patiente envers Sofia et la mettait à l’aise. Ses larmes attiraient bien trop l’attention et la Titanide décida de se montrer quelque peu compatissante en utilisant tous les moyens possibles pour l’apaiser.  Cela finit par fonctionner lorsqu’elle se rendit compte qu’un couple avec un enfant tenta de s’immiscer  dans la conversation. Lorsque les yeux de Sofia croisèrent ceux de l’Homme, celle-ci paniqua rapidement et murmura le mot « mafia » mais Rhéa parvint à la calmer rapidement. Attendant qu’il n’y ait plus d’autres clients à part le couple et Sofia, elle tendit la main en direction de la porte qui se bloqua. Du coup…

«  Sofia, le magasin est fermé pour aujourd’hui. Nous dirons que vous êtes malade. Nous allons prendre le temps de bien discuter n’est-ce pas Messieurs Dames ? » Demanda Rhéa en fixant d’un air sévère l’Homme et la femme sans prêter garde à l’enfant.  

Agitant un doigt, mimant un cercle, la grille se ferma et ils se retrouvèrent dans une obscurité toute relative alors que des traits de lumières naissaient des interstices de la grille. Puis, la lumière fit son apparition.

«  N’osez même pas imaginer une seule seconde que vous êtes en sécurité ici et que vous pouvez accomplir tout ce dont vous désirez car, à présent, c’est moi qui contrôles tout. Maintenant, tant que je ne saurais pas tout ce que je veux savoir, vous êtes mes invités. Vous allez me dire tout ce que vous savez. Je cherche une femme du nom de Marine. Elle doit être âgée de 16 ans, voire plus. Elle  mesure 1,67 mètre et pèse 51 kg. Sa chevelure est rousse. Elle possède certaines affinités, certains dons. » Poursuivit Rhéa.

Son affinité avec les animaux, sa présence divine, calma rapidement les animaux, au début craintifs, qui finirent par se calmer puis par s’endormir.




   
   

Rhéa se saisit du papier et observa le mot «  Eagle Country Center. » Il y avait donc là toutes les réponses qu’elle cherchait.  Elle mémorisa le papier puis se dirigea vers le comptoir où il y avait un briquet. Là, elle brûla le papier jusqu’à le réduire en cendre.  

« Nous avons un ennemi en commun ? Je n’ai aucun ennemi en commun avec vous. Je cherche uniquement une femme et c’est tout. Le reste ne m’importe que peu sauf, si par le grand des hasards, vous étiez apte à me rendre des menus services ou bien à vous soumettre à mes ordres. »Déclara t-t-elle d’une voix froide, s’harmonisant avec un regard distant. Alors qu’elle leva une main et que la grille commença à se relever tout lentement.

«  Éventuellement, nous pourrions parler d’intérêt commun en vue d’une proximité arrangeante pour chacune des deux parties… » Poursuivit la Souveraine des Titans alors que la grille se releva complètement  et que la lumière absorba l’obscurité.

Ne disant plus aucun mot, elle quitta la scène et entreprit de rechercher le lieu qui lui avait été indiqué. Un ennemi en commun… Réfléchissant à diverses possibilités, elle se trouva en face de l’Eagle Country Center. Au préalable, elle avait été éteint toute forme de trace divine, cosmique et son aura était proche de zéro. Elle espérait qu’elle allait toucher au but.    





   
   

La Reine des Titans suivit les indications du couple qui espionnait leurs conversations. Elle se trouvait maintenant face à un paysage montagneux : sa patience commençait à être rudement mise à l’épreuve. Au moins, selon les paroles de l’humain, elle trouverait toute ses réponses ici. De plus, ils semblaient avoir un ennemi en commun. Qui cela pouvait-il être ? Dans tous les cas, elle ne tenait pas plus que cela à se faire remarquer : le monde des hommes des olympiens est bien différent du sien. Pour cette raison, elle décida d’appliquer les us et coutumes de cette civilisation décadente. Elle patienta derrière une file d’attente qui menait à l’accueil. Elle observait les enfants des hommes et ne pouvait espérer que la prochaine génération serait bien meilleure que celle-ci. Arrivée devant l’accueil, elle fut face à un humain et prit la parole.

« Bonjour, je cherche une personne qui travaillerait chez vous. Elle se prénomme Marine. Pouvez-vous me dire où elle se trouve s’il vous plaît ? » Demanda-t-elle poliment.






   
   

La Reine des Titans observa silencieusement l’attroupement de ces hommes qui l’encerclaient avec dédain. Voilà donc le produit  de la déliquescence de leur propre création. Tout était de la faute de leurs descendances : les hommes côtoyaient les dieux,  êtres pures et heureux. Maintenant, la corruption et la noirceur de leurs pathétiques âmes ont remplacé l’amour et la lumière qu’elle avait pu apercevoir tant de fois auparavant. Rhéa était las de cette partie sombre de l’humanité. Son frère et mari avait raison : la sélection et l’extermination étaient maintenant une priorité.

«  Lamentables êtres humains ! Vous, qui corrompez ce monde, êtes bien le produit  défectueux de notre indélicate descendance !  J’ai été bien patiente jusque-là mais désormais, tout ceci se termine ici et maintenant. »  Avertit la Titanide, qui se montra alors froide et glaciale.

Rhéa invoque d'immenses Pythons, fils de Gaia, créés à partir du sol. Ces reptiles de pierre font aisément trois ou quatre mètres de diamètre et des dizaines en longueur. Si ils se trouvent dans une position désavantageuse, Rhéa peut leur imposer à distance une incantation qui les rassemble en un unique monstre mythologique, une Hydre venimeuse à plusieurs têtes. L'Hydre est composée de chair et de sang, et possède la particularité de pouvoir faire repousser ses têtes à chaque fois que l'une d'entre elle est tranchée.

«  Hors de ma vue… Misérables…. » Décréta la Souveraine alors qu’elle pointa le doigt en direction des êtres menaçants.

Les Pythons foncèrent vers le groupe des humains et les détruisirent alors que la Déesse observa le massacre avec une cruelle indifférence.







   
   

Que l’attaque fut violente et sanglante alors que les malandrins furent les victimes de la colère et de l’impatience de la Souveraine des Titans. La Titanide observa le choc des humains et elle y répondit par comportement indifférent et glaciale. Après tout, si une nouvelle chance leur avait été donnée, autant qu’ils s’en servent pour régner sur ce monde.  Soudain, son regard se tourna en direction d’une cabane isolée dans les hauteurs de la montagne.  Un froncement de sourcil s’accompagna d’un mince sourire de satisfaction alors qu’elle quitta la scène du massacre, ne prêtant plus guère attention à cette humanité inintéressante.  Lentement, ses pas la menèrent vers la cabane. Là, elle ouvrit la porte et…






   
   

Ses investigations la menèrent enfin vers celle qu’elle recherchait. Hélas, la situation n’était guère des plus réjouissantes, loin s’en faut. Marine de l’Aigle était bâillonnée et attachée. Elle semblait endormie ou droguée. Sa Pandora Box était à côté d’elle et scintillait faiblement. Comme une sorte d’appel à l’aide ?
Rhéa la libéra et imprima une parcelle de son cosmos afin de la libérer de ses maux. Puis, elle attendit patiemment qu’elle reprenne conscience. Adossé à un mur de la cabane au fond du jardin, elle patienta quand…

«  Bonjour Marine de l’Aigle. Mon nom est Rhéa, Reine des Titans. Je suis venu te chercher. Je t’ai trouvé dans une situation bien délicate. Je t’ai soigné. Racontes-moi ce qui t’est arrivée. » Déclara-t-elle de manière neutre après que la femme chevalier se soit réveillée et ait retrouvé tous ses esprits.







   
   

« N’ai aucune crainte Marine de l’Aigle car le destin de ton disciple est sous la protection bienveillante de mon Mari et frère Cronos. Il ne lui arrivera donc strictement rien tant que le Roi des Titans s’intéresse à lui. » Rassura Rhéa d’une voix calme alors qu’elle apaisa la femme chevalier après que celle-ci ait hurlé le nom de Seiya et qu’elle lui ait indiqué qu’elles devaient se hâter d’aller dans l’hôpital psychiatrique à Athènes car il était en danger.

« Tu n’es pas encore complètement soigné de tes blessures. Dans ton état, tu ne serviras strictement à rien. Nous allons nous rejoindre mon Mari et Seiya de Pégase. Sur le chemin, tu m’expliqueras tout ce qui s’est passé en n’omettant aucun détail. » Poursuivit Rhéa alors qu’elle se tourna vers la porte et qu’elle l’ouvrit.

Elle attendit que la Silver Saint la rejoigne puis elle partit en direction d’Athènes.